Ecouter, gérer et comprendre nos émotions
Améliorer notre vie relationnelle et professionnelle
L’émotion est une mise en mouvement instinctive (du latin : emovere), un langage du corps, un message pour agir.
C’est une réaction affective et pulsionnelle, générée automatiquement dans la partie la plus primitive de notre cerveau (notamment le cortex insulaire ou insula), face à telle ou telle expérience ou situation.
Les émotions étant des réactions physiologiques d’adaptation, aucune ne doit être considérée comme négative.
Le coaching peut aider à mieux écouter, comprendre et gérer nos émotions, et ainsi améliorer notre vie relationnelle et professionnelle, en développant notre intelligence émotionnelle.
Emotions et sentiments
- On dénombre généralement 4 grandes émotions dites primaires:
– La peur
– La colère
– La tristesse
– La joie
(Certains y ajoutent également le dégoût).
La nature de l’émotion dépend du sens que nous attribuons à ce que nous percevons de la situation, quelle qu’elle soit.
La même émotion peut ainsi être ressource dans une situation donnée et limitante dans une autre (Exemple : La joie/excitation est une ressource lorsque je reçois un cadeau, une limite lorsque je cherche le sommeil).
- D’autre part, il y a les émotions secondaires (honte, embarras, culpabilité, déception, peine, jalousie…) qui :
1) Combinent deux émotions primaires (Exemple : l’irritabilité peut résulter de la colère et de la peur)
2) Sont une combinaison d’une émotion primaire et d’un souvenir lié à une expérience (Exemple : la jalousie peut être un mélange de peur et d’une expérience amoureuse douloureuse)
3) Sont une émotion cachée derrière une autre (Exemple : la colère cache parfois la tristesse).
- Le sentiment, lui, est un état affectif plus complexe, stable et durable, lié à des représentations (agacé, contrarié, affligé, découragé, angoissé, méfiant, soulagé, satisfait, émerveillé, amoureux…)
Il est construit, élaboré et de l’ordre de la représentation mentale (Exemple : nous pouvons éprouver une émotion de peur, mais avoir un sentiment d’insécurité).
Nous construisons pendant l’enfance nos habitudes émotionnelles en fonction des émotions acceptées ou interdites par les parents, les éducateurs, la société, consciemment ou inconsciemment.
Ces émotions sont modifiées et façonnées par les expériences qui nous entourent tout au long de notre vie.
Nos émotions ont une influence déterminante sur nos comportements et nos capacités, mais nous sommes souvent peu conscients de la force de ces émotions, ou de ce qui les déclenche. Il est donc important de tenter de comprendre leur message, afin de choisir comment orienter nos actions, en développant notre intelligence émotionnelle (et réconcilier cœur et raison ?).
Quelques questions à se poser
– Comment nos émotions influencent-elles nos décisions et nos actions ?
– Y a-t-il des situations où nous nous sommes sentis submergés par nos émotions ?
– Pouvons-nous décrire ce que nous ressentons physiquement lorsque nous sommes en colère, triste, stressé… ?
– Quelles situations nous mettent souvent en colère ou nous rendent anxieux ?
– Y a-t-il des pensées récurrentes qui accompagnent certaines émotions ?
– Si cette émotion devait nous avertir de quelque chose, de quoi s’agirait-il ?
– Si cette émotion était un cadeau, quel serait-il ?
– Quels moyens utilisons-nous actuellement pour gérer nos émotions ?
– Comment pourrions-nous réagir différemment la prochaine fois que nous ressentons cette émotion ?
– Si cette émotion devait nous inviter à un changement, ce serait lequel ?
– Comment les émotions des autres influencent-elles notre propre état émotionnel ?
– Pouvons-nous pratiquer un discours intérieur plus doux et bienveillant envers nous-même ?
– Quelles stratégies utilisons-nous pour résoudre des conflits émotionnels avec les autres ?
La conscience émotionnelle, selon Claude Steiner (adepte de l’Analyse Transactionnelle d’Éric Berne), signifie :
- Savoir ce que nous ressentons
- Savoir ce que les autres ressentent
- Découvrir la cause de ces sentiments
- Connaître l’effet probable de ces sentiments sur les autres
Bénéfices pour votre coaching
Nous commettons des erreurs émotionnelles lorsque nous nous laissons entraîner dans des scénarios de vie relationnelle, des jeux psychologiques. L’un des plus fréquents, appelé Triangle de Karpman, nous conduit à emprunter l’un des trois rôles suivants :
Sauveteur : Nous prenons une grande partie de notre temps pour essayer de modifier ou d’améliorer la vie de l’autre. Nous attendons un Persécuteur pour justifier notre existence, et une Victime à sauver.
Persécuteur : Nous nous mettons en colère et, convaincu de notre bon droit, nous attaquons les autres, souvent ceux-là même que nous avons tenté de sauver.
Victime : Nous laissons un Sauveteur prendre soin de nous, ou un Persécuteur nous attaquer, tout en nous plaignant que nous n’y pouvons rien.
Il est donc important de prendre conscience de nos propres mécanismes, et de ceux de notre entourage pour sortir du scénario, du « jeu » relationnel qui ne nous convient pas.
L’intelligence émotionnelle nous permet ainsi de construire des relations libres, honnêtes et responsables.
Comme le dit Aristote : « Tout le monde peut se mettre en colère. Mais il est difficile de se mettre en colère pour des motifs valables, et contre qui le mérite, au moment et durant le temps voulus. » (Ethique à Nicomaque).
Cette gestion des émotions ne se limite pas à la sphère privée, elle est tout aussi importante pour la vie de l’entreprise. Dans le cadre professionnel, cela suppose une exigence collective de vérité, une communication transparente et honnête, une concordance entre les valeurs dont se réclame l’entreprise (sa « mission »), et celles qu’elle applique. Les émotions et les sentiments sont à prendre en compte, dans la vie professionnelle, dans la mesure où ils permettent ou empêchent d’atteindre des objectifs communs, et donc une meilleure performance.
Gérer les émotions est un processus continu qui implique donc la reconnaissance, l’acceptation et la régulation des émotions.
Il s’agit, comme l’écrit Daniel Goleman, de « comprendre pourquoi et comment notre intelligence peut être en harmonie avec nos émotions. (…) L’intelligence émotionnelle recouvre ainsi la conscience et la maîtrise de soi, l’ardeur et la persévérance, l’empathie, l’art de faire attention à autrui, de résoudre les conflits, et le sens de la coopération. »
Mon rôle, en tant que coach, est de vous accompagner dans cette exploration, de vous fournir des outils pratiques, et de créer un espace de sécurité où vous pouvez exprimer et comprendre vos émotions, afin de développer votre intelligence émotionnelle.
« Ainsi le Petit Prince apprivoisa le Renard. Et quand l’heure du départ fut proche :
– Ah ! dit le Renard… Je pleurerai.
– C’est ta faute, dit le Petit Prince, je ne te souhaitais point de mal, mais tu as voulu que je t’apprivoise…
– Bien sûr, dit le Renard.
– Mais tu vas pleurer ! dit le Petit Prince.
– Bien sûr, dit le Renard.
– Alors tu n’y gagnes rien !
– J’y gagne, dit le Renard, à cause de la couleur du blé. »